Le truc dans la vie, c’est de tendre vers un équilibre. Oser l’indépendance mais savoir accepter de l’aide. Miser sur l’originalité sans être dans l’outrage, faire rire sans saoûler, sortir en sachant se poser, prendre de la distance sans être absent du monde…Un savant dosage qui me paraît si difficile à atteindre qu’il m’arrive bien souvent d’abandonner.
Ma grand-maman Simone, à défaut d’être une sainte, savait en tout cas faire le poing dans sa poche tout en étant délicieusement impertinente. Et puis, miracle gustatif, elle avait trouvé, dans la recette à suivre, l’équilibre parfait entre douceur et amertume. Une pâtisserie raffinée mais d’une simplicité enfantine à exécuter.
Alors pour tous ceux qui visent l’équilibre dans la vie mais n’ont pas encore trouvé les proportions parfaites, voici au moins de quoi faire amour et paix autour de vous grâce à une tarte.
Tarte à l’orange amère meringuée
Pour la tarte:
- 1 rouleau de pâte feuilletée (je n’ai jamais eu le courage de faire le feuilletage moi-même. Encore une valse hésitation entre gourmandise et patience).
- 2 oranges blondes
- 1 œuf entier
- 150 gr. de sucre
- 2 cuillères à soupe de fécule
- Un verre à vin blanc de jus d’orange
Pour la meringue:
- 3 blancs d’oeufs
- 150 gr. de sucre
- 1 cuillère à café de fécule (type maïzena)
Faire bouillir les oranges entières et non pelées dans une casserole d’eau froide avec un couvercle pendant une dizaine de minutes le temps que l’écorce se ramollisse.
Couper ensuite les oranges en deux et garder la chair et le zeste de ces quatre moitiés sauf le zeste de l’une des moitié.
Couper grossièrement avant de les mettre dans un mixer. Ajouter le jus d’orange. Mixer finement. Ajouter l’œuf entier, le sucre, la fécule.
Foncer la pâte dans un moule à tarte. Je n’aime pas utiliser de papier sulfurisé, je trouve que la pâte est moins croustillante, surtout avec des masses liquides. Je me la joue donc à l’ancienne: beurre et farine.
Recouvrir avec la masse. Enfourner dans un four préchauffé à 180°C pendant une petite demie-heure. La masse doit être prise, tremblotante, et, surtout, la pâte cuite dessous.
Sortir la tarte du four et la laisser refroidir brièvement pendant que vous préparez le meringuage.
Battre les blancs d’oeufs en neige très ferme. Ajouter le sucre progressivement et tamiser avec la fécule. Continuer de battre. La dresser à la spatule ou dans une poche à douille sur la tarte (j’aime le faire à la poche à douille, mais là, patience, patience, patience, encore, je n’ai pas eu le temps).
Ne pas m’en vouloir si vous vous re-servez. Encore. Et encore. Oui, c’est addictif.
Sorry…ou pas.